Dans les années 50-70, sur le plateau ardéchois, tout le monde parlait patois ( un dialecte de l’occitan). On a donc grandi dans un contexte bilingue ... Et oui, il ne faut pas croire, mais avec la connaissance actuelle sur l'apprentissage des langues, on avait un longueur d'avance sur les gens de la ville mais on ne le savait pas. Au contraire, c'était plutôt une tare que de parler patois ! (d'ailleurs,le terme de "patois" a une connotation péjorative, il évoque dans l'esprit des gens, l'idée d'un langage rudimentaire, marginal, plus ou moins incompréhensible).
A la maison, mes parents parlaient patois entre eux et avec tous les adultes … mais avec nous les enfants, ils parlaient français. On comprenait donc tout mais comme on ne parlait pas la langue, on avait tendance à l’écorcher si on essayait de parler ( c’était juste un problème d’entrainement car elle n’avait aucun mystère pour nous).
Nos parents voulaient qu’on parle français comme l’exigeait l’école … On devait démarrer notre scolarité sans handicap! A cette époque, on ne voyait pas la richesse qu’il y avait à connaitre deux langues ( Pour moi, le patois plus tard facilita énormément mon apprentissage du portugais et de l’espagnol ).
Le patois était une langue parlée mais rarement écrite. Elle était très riche en terme précis pour tout ce qui touchait au monde agricole (outils, activités, expressions) … si bien que même si nous parlions français, notre conversation était souvent émaillée de mots patois car nous ne connaissions pas leur équivalent en français.
L’école, petit à petit nous obligea à bien séparer ces deux mondes linguistiques. Parfois, certains mots au hasard d’une rédaction tentaient de se faufiler discrètement mais hélas, ils n’échappaient pas à la vigilance du maitre … qui s’empressait de les souligner en rouge avec quelques points d’interrogations dans la marge.Honte à l'intrus !
Après cette guerre d’usure menée contre le patois, l’éducation nationale a voulu lui redonner quelques lettres de noblesse et le patois pouvait être une option au bac ..mais hélas, c’était juste une manière de le mettre au musée des langues mortes.
Si on écoutait un peu patois :
l’hymne ardéchois, tout empreint de chauvinisme …
Si on écoutait un peu patois :
l’hymne ardéchois, tout empreint de chauvinisme …
L'Ardécho! L'Ardécho!
Merveillous païs S'as pas vis l'Ardécho N'as jamaï rein vis. … Aven de mountagno Que tocoun lou ciel De verto Campagno Per li blan troupéou .… Aven de ribeyros Plenos de peyssous Que saoutount din l'aygo La nuet maï lu jour |
Ardèche, Ardèche,
merveilleux pays Si tu n’as pas vu l’Ardèche, tu n’as rien vu Nous avons des montagnes Qui touchent le ciel Des vertes campagnes Pour les blancs troupeaux.
Nous avons de
rivières
Pleines de poissons Qui sautent dans l'eau La nuit et le jour |
Ardecho par Garrin00713
la recette de la "maoche ", spécialité ardéchoise
Super et merci pour cette tradition orale.
RépondreSupprimerRit
bien raconter
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