« Quelques vaches et un peu de lait
….. Une année bonne et l’autre non … Et sans vacances et sans sorties… »
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Mon père en train de traire la vache |
Chaque jour que Dieu faisait, matin et soir, mes parents trayaient les vaches …on stockait le lait dans des bidons qu’ on laissait tremper dans un bassin au fond de l’étable …ou coulait la source d’eau … c’était la technique de réfrigération…Périodiquement, le laitier venait ramasser le lait pour le livrer à une coopérative …On connaissait son heure de passage aussi on mettait les bidons au bord de la route un peu avant sa venue…Il y avait certainement beaucoup à redire sur l’hygiène et le respect de la chaine du froid …mais je n’ai pas souvenir d’intoxication alimentaire ..Cependant, plus tard, les paysans qui vendaient du lait durent acheter un tank à lait (cuve réfrigérante) pour conserver le lait en attendant le passage du laitier.
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Mon père qui vient de vider son seau de lait dans le bidon | |
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Les vaches ne produisent pas la même quantité de lait toute l’année. A
partir du vêlage, la vache va produire de plus en plus de lait jusqu’au pic de
lactation (3 mois environ après le vêlage). Ensuite, la production diminue
progressivement jusqu’au tarissement…Mais comme chaque vache n’a pas exactement
le même cycle, on avait du lait toute l’année. Les vêlages avaient lieu en
hiver, c’était donc la période creuse pour la production de lait …ce qui
tombait bien car en hiver le laitier, à cause de la neige, passait quand
c’était possible, c'est-à-dire quand la route était ouverte.
Un autre source de revenu agricole était la vente des bovins (petits veaux, génisses,
bœufs, vaches de réforme ( c'est-à-dire en fin de carrière !). Cette vente pouvait se faire de deux
manières … soit c’était une transaction à la ferme, soit lors de grandes
foires…
Le paysan pouvait informer
le
marchand de bestiaux du village qu’il avait une bête a vendre… alors le
maquignon (1) venait à la ferme voir l’animal …Commençait alors une étrange
pièce de théâtre …ou tour a tour l’un valorisait
la bête et l’autre lui trouvait bien des
défauts …chacun voulant maximiser son profit …. Quand un accord sur le prix
avait été trouvé, on se tapait dans la main pour matérialiser la vente. On
appeler cela « faire la pache (2) »
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Sur le champs de foire |
Le paysan pouvait aussi vendre ses bestiaux dans les différentes foires des
villages de la région. A la fin de l’été par exemple, il y avait la
traditionnelle foire du 21 aout aux Estables ( Haute-Loire). Si mon père avait
un animal à vendre, il partait très tôt le matin, tirant l’animal par la
corde, à
pied, pour se rendre aux Estables ( environ 8 km ) . Il m’est arrivé
enfant de l’accompagner, avec un bâton,
pour taper l’animal afin de le faire avancer. Vous imaginez
bien les réticences que pouvait avoir le bovin pour cette promenade matinale !
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La foire des Estables |
Ces foires n’étaient pas que des foires à bestiaux ou se rencontraient les paysans,
les maquignons
et les bouchers. Elles
offraient aussi l’opportunité d’acheter des vêtements ou de la quincaillerie aux forains venus pour l'occasion.
(1) Le maquignon était l’acheteur…et derrière ce mot, on a
l’image d’un commerçant aux valeurs morales plus ou moins douteuses.. .
qui utilisait la ruse et le mensonge pour parvenir à ses fins
(2) En occitan, "faire la pache" (Pâcho (prononcer "patche")
: pacte, marché,. Aven fa pâcho
: nous avons conclu un marché), c'est conclure le marché. Cette conclusion est
matérialisée par le geste de se frapper dans la main. Le marché est scellé.
Bien qu'oral, il engage la parole des deux parties.
toujours surprise par les photos!
RépondreSupprimerTente deixar um comentario mais cedo e não consegui postar :(
RépondreSupprimerAmei esse post, esses relatos são pessoais e também historicos, um verdadeiro tesouro. As fotos também não tem preço, vendo te lendo hoje e vendo essas imagens me senti dentro de um filme.
Essa é uma França que muitos franceses não conheçam, e que parte não existe mais. Amei!
* e que em parte não existe mais...
RépondreSupprimerGros bisous,
Mirian
Je viens de découvrir tout à fait par hasard votre blog. Petite fille d'agriculteur d'Ardèche méridionale je revis, avec une grande émotion, mon enfance en vacances chez mon grand-père. J'ai connu l'Ardèche en 1962 et sa "rusticité" si chère à mon cœur, tote ma famille maternelle y vit ainsi que ma mère qui est revenue aux "sources" depuis qq années. Merci de faire revivre à travers vos récits et vos photos cette période pas si proche et si lointaine ....
RépondreSupprimerEffectivement c'est proche et lointain a la fois ...tant le progres a été rapide ..Merci de votre retour
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