lundi 23 janvier 2012

les Chabrirous

Nos chèvres en liberté
 
Si l'élevage bovin avec production de lait et de viande constituait l'essentiel des revenus agricoles, chaque ferme avait aussi un petit troupeau de chèvres  qui permettait de "rajouter du beurre dans les épinards"  de la fermière( bien que les épinards nous étaient totalement  inconnus)

Les chevreaux pour la boucherie ... pour la consommation familiale ... pour assurer la relève du troupeau
Les femmes étaient souvent  à l'initiative de cet élevage de chèvres. Les  chevreaux  étaient soit tués pour la consommation familiale,  soit vendus aux  boucheries du village. Quelques rescapées de sexe féminin assuraient la relève du troupeau. Peu de fermes gardaient un bouc  à cause du désagrément olfactif ( et c'est peu dire que de parler de "désagrement" ). Par contre quand les chevres étaient en chaleur, il fallait les "mener  au bouc", dans une ferme qui elle, avait un bouc.
 
Le lait de chevre servait à faire les "chabrirous" qu'on vendait aux épiceries du village. Le revenu des ventes de "chabrirous" etait utilisé librement par la fermière  pour aider à faire les courses.  Loin du regard de son mari, elle ne se permettait pas de folies tant les frivolités étaient bannies dans ce monde où  chaque sou était rudement gagné

Ma mère en train de traire une chèvre
"Le Chabrirou" désigne en patois le fromage de chèvre. Chaque jour ma mère traisait les chèvres et faisait ses fromages.
La fabrication de ce fromage se déroulait en plusieurs étapes:
- on faisait cailler le lait tiédi auquel on ajouait de la présure et plus tard un peu de sel.
- on prélevait le petit lait au fur et à mesure du caillage, petit lait qui était donné aux  cochons.
- on mettait le caillé obtenu dans des petits moules perforés appelés faisselles. L'égouttage du caillé continuait ainsi dans les faisselles
- Une fois l’égouttage étant jugé suffisant, on sortait les fromages des faisselles pour une phase d'affinage plus ou moins longue à la cave

Ces fromages étaient  des " pur chèvre ", c'est à dire fabriqués exclusivement à partir de lait de chèvre. Parfois, le lait de chèvre était mélangé avec du lait de vache et on obtenait des "chabrirous"  dits " mi-chèvre ".

Les  chèvres pâturaient en pleine liberté  dans les prés connus pour la richesse de leur flore, ce qui donnait  un excellent lait et donc d'excellents fromages. Les touristes parfois s’arrêtaient de manière impromptue  pour nous acheter une douzaine ou une demi-douzaine de chevretons car leur renommé  était certaine.


C'est sympa les chèvres !








4 commentaires:

  1. É um verdadeiro prazer ler esses relatos cheios de vida e significado. As expressões são aaborosas e me fazem rir. Tenho a impressão de estar viajando no tempo, entrando numa época quase sagrada, por ser sua historia dentro da historia. Especial!

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  2. trop cool cet article pour les photos surtout !!JBROUSSARD

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  3. Chaque ferme avait sa propre façon de faire ses fromages.Cette cette spécificité trés marquée est liée aux ferments présents dans les placards où se faisait l'affinage du fromage. Ceux de notre mère ne dérogeaient pas à cette règle et donnaient des fromages trés secs, parfois légerement crémeux à la fin de l'été. Dans d'autres fermes les fromages étaient tres crémeux. Chaque ferme avait ses clients très fidele au village et le solde de la production était vendu aux épiceries du village. Les fromages de chêvre comme le saucisson s'invitaient à tous les repas. Notre mere produisait uniquement du mi-chevre. La présence du lait de vache atténuait le gout du chèvre et cela le rendait pas moins gouteux. Dans l'hiver il arrivait à notre mère de faire quelque tomes de vache pour notre propre consommation. Ces tomes avaient un gout également tres spécifique que l'on retrouve aujourd'hui dans les productions de certaines fermes.

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